CADRES ET PROFESSIONS INTELLECTUELLES SUPÉRIEURES LES FEMMES GAGNENT DU TERRAIN

Cette chronique vient enrichir de nouvelles données celle intitulée : » POUR UNE FÉMINISATION ASCENDANTE SIGNE DES TEMPS », mise en ligne le 23 septembre dernier.

Certes, vouloir relayer un signal encourageant en termes d’emploi alors que la crise sanitaire perdure et confirme avoir des conséquences particulièrement délétères sur l’activité économique nationale et internationale, relève d’une forme de défi.

Surtout lorsque les dernières projections de l’OIT pour les trois derniers mois de l’année prévoient désormais une baisse globale des heures travaillées de 8,6% par rapport à la même période de l’année précédente, ce qui correspond à la perte de 245 millions d’emplois à temps plein.

En France, selon une estimation provisoire de l’Insee, sous l’effet du coronavirus, le premier trimestre 2020 a entraîné la destruction de 453 800 emplois dans le secteur privé. Une situation de crise qui n’a visiblement que peu de chances d’enregistrer un net retournement de tendance d’ici la fin de l’année.

Toutefois, en dépit de ce sombre tableau, des motifs d’espoir que révèle la dernière enquête Insee Focus publiée aujourd’hui méritent d’être évoqués.
Ils concernent une tendance qui intéresse plus particulièrement la place des femmes cadres et exerçant des professions intellectuelles supérieures.

Bien que les hommes demeurent majoritaires au sein de ces catégories, 58 % contre 52 % pour l’ensemble des emplois, la présence des femmes a doublé depuis 1982, passant de 21 % à 42 % en 2019.
En près de quarante ans, le nombre de femmes cadres a ainsi été multiplié par six, celui des hommes cadres n’ayant que doublé.
Force est de reconnaître que les hommes davantage présents parmi les ingénieurs et cadres techniques d’entreprise (77 %).
Cependant, les femmes occupent pour leur part de plus en plus des postes d’ ingénieurs, médecins, responsables des ressources humaines, professeures de lycée, pharmaciennes, avocates, journalistes, artistes, etc.

Trois facteurs sont à prendre en compte.

Les cadres sont plus âgés et surtout plus diplômés que l’ensemble des personnes en emploi.
L’ emploi est le plus fréquemment à durée indéterminée (CDI) ou est exercé en indépendant, le temps partiel ou la situation de sous-emploi étant quasi inexistants.
Les intéressé(e)s oeuvrent plus fréquemment à leur domicile et sont donc rompu(e)s au télétravail.

Les deux catégories socioprofessionnelles avec la part de femmes cadres la plus élevée sont les professeurs, les professions scientifiques (55 %) et la fonction publique (50,4 %).
Lorsqu’on examine plus finement les professions les plus féminisées, on trouve les professionnels de l’enseignement secondaire général et technique (60 %), les médecins et pharmaciens salariés (59 %) et les cadres spécialistes des fonctions administratives et financières (58 %).

Viennent ensuite les cadres administratifs et commerciaux d’entreprise (responsables des ressources humaines, cadres commerciaux, juristes, cadres comptables, responsables administratifs, cadres marketing… ).

Parmi les professions libérales, les médecins libéraux généralistes ou spécialistes, chirurgiens dentistes, vétérinaires, avocates, notaires, experts-comptables, consultants conseil aux entreprises ou architectes enregistrent une nette tendance à la féminisation.

Concernant les professions de l’information, des arts et des spectacles qui complètent le groupe socioprofessionnel des cadres et professions intellectuelles supérieures, les femmes occupent aussi bien des postes de bibliothécaires, journalistes, directrices artistiques et des artistes (peintres, sculpteurs, musiciens…).

Pour aussi encourageants que sont les résultats tirés de l’enquête Insee Focus, ces derniers ne doivent en aucun cas occulter les secteurs d’avenir axés autour des nouvelles technologies et de l’environnement où les femmes ont toute leur place.

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