LA COVID-19 RISQUE T’ELLE DE REMETTRE EN QUESTION LA LIBERTE DES FEMMES ?

C’est en prenant connaissance d’un article écrit par Moira Donegan, une chroniqueuse américaine du Guardian, que Women e Life a jugé intéressant d’aborder cette question dont l’objet et la portée risquent fort de dépasser les seuls Etats-Unis.

L’analyse que fait la journaliste de l’impact de la pandémie dans ce pays, et surtout sa vision du monde d’après, laissent percevoir une inquiétude concernant ce pour quoi des générations de féministes se sont battues.

En raison d’une économie en contraction, des craintes pour la santé publique et des services publics régulièrement réduits, d’énormes quantités de travail et de responsabilités familiales ont été transférées at home.

Une situation qui conduit la journaliste du Guardian à considérer que les femmes se trouvent principalement touchées par cette période de crise. Pourquoi ?

Tout d’abord, la récession économique provoquée par la pandémie touche de manière importante les industries de services dominées par les activités des femmes, ce qui signifie que cette fois, contrairement à la récession de 2008, ces dernières constituent la majorité des nouveaux chômeurs.

Alors que la Covid-19 a fait aux Etats-Unis 33 millions de chômeurs en sept semaines, le taux de chômage a grimpé à 15,5% pour les femmes, les femmes noires et latines étant confrontées à des taux de chômage moyens encore plus élevés.

Parmi les femmes qui ont toujours un emploi et travaillent à distance, beaucoup sont susceptibles de continuer de la sorte même après la disparition du virus et la levée du confinement, la pandémie ayant poussé de nombreuses sociétés à réévaluer leurs frais généraux, les espaces de bureaux figurant au rang des dépenses à proscrire.
Twitter a d’ailleurs annoncé son intention de développer le travail à domicile après la pandémie, une tendance qui devrait se confirmer dans de nombreuses entreprises.

Les travailleuses dont les enfants, les travaux ménagers ou autres tâches domestiques ne leur permettent pas de maintenir leur productivité savent que leurs employeurs trouveront facilement à les remplacer.

Mais une autre raison pour le moins surprenante menace de nuire aux femmes. Il s’agit en l’occurrence de leur forte implication dans la sphère domestique qui s’avère plus indispensable que jamais.

Il est vrai que les femmes se sont montrées particulièrement actives et performantes en termes d’accompagnement de leurs enfants dans l’enseignement à distance.

Or l’enseignement à domicile, devrait rester la norme dans les temps à venir. Tel est du moins l’avis d’Andrew Cuomo, Gouverneur de New York qui a récemment annoncé son intention de réviser les programmes publics d’éducation de la maternelle à la 12e année en collaboration avec le mastodonte Bill Gates et la Fondation Melinda Gates.

Dans le cadre de la scolarisation à distance, les mères seront ainsi tenues de rester à la maison avec leurs enfants pour devenir suppléants en tant qu’enseignants, le tout sans formation ni salaire.

Autrement dit, le monde post-pandémique pourrait signifier que les femmes travaillent de plus en plus et perdent du même coup de leur iberté, transformées en ressources de dernier recours lorsque les employeurs, les institutions et l’État lèvent la main.

On ne sait toujours pas à quoi ressemblera la vie après la pandémie, cette dernière paraissant devoir durer encore un certain temps jusqu’à ce qu’un vaccin en vienne à bout. Toutefois, il semble de plus en plus probable que de multiples répercussions sont à prévoir sur les conditions de vie et de travail post COVID-19.

En France, les perspectives de changement qui se dessinent outre-Atlantique, ne sont pas à prendre à la légère.
Le confinement sur fond de pandémie qui a provoqué un boom du télétravail et du téléenseignement, aura inévitablement des conséquences sur les conditions de vie et de travail des hommes comme des femmes, sans qu’il soit possible aujourd’hui d’en apprécier l’ampleur.

De là à penser que femme au foyer avec enfants puisse devenir un vrai métier reconnu et rémunéré, il y a un pas que Women e Life ne saurait franchir.

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