CARMEN REINHART ECONOMISTE EN CHEF DE LA BANQUE MONDIALE

Mercredi, la nomination par la Banque mondiale de Carmen Reinhart, une influente économiste américaine d’origine cubaine, au poste de vice-présidente et économiste en chef de cette institution, ne peut que retenir l’attention de Women e Life, en attendant sa prise de fonction le 15 juin.

Classée parmi les meilleurs économistes du monde, elle est considérée par Bloomberg Markets comme l’une des 50 personnalités les plus influentes.

Professeur à la Harvard Kennedy School, l’école d’administration publique de l’université Harvard, Carmen Reinhart  a été conseillère et directrice adjointe du Fonds monétaire international (FMI) ainsi que vice-présidente et économiste en chef de la banque d’investissement Bear Stearns.

Egalement auteur de nombreuses publications dont un livre à succès, co-écrit avec Kenneth Rogoff, économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI) de 2001 à 2003, intitulé « This Time is Different: Eight Centuries of Financial Folly » (Cette fois c’est différent: huit siècles de folie financière), cette femme âgée de 64 ans n’arrive pas par hasard.

Tout d’abord parce que sa nomination a lieu  au moment où David Malpass, président du Groupe de la Banque mondiale, annonce  une intensification des efforts pour rétablir la croissance et faire face aux crises urgentes de la dette et de la récession auxquelles sont confrontés nombre des pays en développement directement impactés.

Ensuite parce que l’expérience et les idées de Carmen Reinhart s’inscrivent  au moment où la crise sans précédent déclenchée par la pandémie de coronavirus et les ravages économiques qu’elle provoque dans le monde entier, nécessite de soutenir les efforts jusqu’ici déployés envers ces derniers.

Il est a ce titre  important de  souligner que les opérations d’urgence menées par le Groupe de la Banque mondiale  en réponse à la pandémie de COVID-19 concernent dorénavant 100 pays en développement, qui ne représentent pas moins de 70 % de la population mondiale.

Depuis mars, le Groupe est parvenu à mobiliser en un temps record un volume d’aide exceptionnel pour permettre aux pays de protéger les populations pauvres et vulnérables, renforcer leurs systèmes de santé, préserver l’activité du secteur privé et stimuler le redressement économique.

Cette assistance, d’une ampleur et d’une rapidité inédites dans l’histoire du Groupe de la Banque mondiale, correspond à  l’engagement pris par l’institution de débloquer 160 milliards de dollars de dons et d’aide financière sur une période de 15 mois pour accompagner la riposte des pays en développement face aux conséquences sanitaires.

Les opérations  ont pour objectif de sauver des vies, protéger les moyens de subsistance, renforcer la résilience et accélérer le redressement, en agissant sur plusieurs fronts :
• consolider les systèmes de santé, la surveillance et la protection, en particulier dans les pays à faible revenu et dans les pays en situation de fragilité et de conflit
• étendre la protection sociale
• soutenir les entreprises et préserver les emplois
• se procurer des produits et équipements médicaux

Conduites à l’échelle des pays, ces dernières s’attacheront à apporter une aide aux familles les plus démunies, à travers des transferts monétaires et un soutien à l’emploi ; préserver la sécurité alimentaire, la nutrition et la continuité des services essentiels, comme l’accès à l’eau potable et l’éducation ; cibler les groupes les plus vulnérables, parmi lesquels les femmes et les communautés déplacées qui risquent d’être particulièrement éprouvées ; et associer les communautés en vue de soutenir les ménages vulnérables et favoriser la cohésion sociale.

L’envergure et la rapidité de la riposte du Groupe de la Banque mondiale sont déterminantes pour permettre aux pays concernés d’atténuer les effets négatifs de la crise et privilégier les investissements dans le capital humain susceptibles d’accélérer le redressement.

L’occasion de rappeler que depuis sa création en 1944, la Banque mondiale est l’une des principales sources de financement et de savoir pour les pays en développement. Il se compose de cinq institutions engagées en faveur de la réduction de la pauvreté, d’un plus grand partage de la prospérité et de la promotion d’un développement durable.

Pour de nombreux pays en voie de développement,  l’un des  défis  consistera  demain à  réformer en profondeur le secteur public afin d’être mieux préparés à gérer   toute  prochaine crise.
Pour y parvenir la Banque mondiale sait avoir  un rôle considérable à jouer.

Oui, il est possible de mettre fin à l’extrême pauvreté et de créer des sociétés plus inclusives en développant le capital humain. Une démarche volontariste qui passe par un investissement dans les personnes par le biais de la nutrition, des soins de santé, d’une éducation de qualité, d’emplois et de compétences.

Alors que les puissances mondiales ( Etats-Unis, Chine, Europe ) sont frappées de plein fouet par une crise sanitaire inédite qui met à mal leur propre modèle de développement, et dont les conséquences économiques, sociales et  environnementales sont palpables , il  revient à Carmen Reinhart une  délicate mission.  Celle consistant à  examiner et soutenir les  solutions les plus pertinentes pour que  les pays en développement disposent des moyens pour lutter contre l’adversité, et que hommes, femmes et enfants regardent l’avenir avec confiance.

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