MARIA CAROLINA SCHMIDT UNE VOIX CHILIENNE PORTEUSE D’ESPOIR EN PLEINE COP25

Compte tenu de la situation chaotique que connaît actuellement la France sur fond de réforme des régimes de retraite, cette chronique appelle en préambule une petite précision concernant la délocalisation en Espagne, de la COP25, initialement prévue au Chili.

La crise qui secoue actuellement ce pays d’Amérique latine, s’explique en effet en raison de la grogne manifestée par de nombreux chiliens contre l’actuel régime des retraites et le montant des pensions. Basé sur des fonds de pension privés, le système hérité de la dictature de Pinochet, est vivement critiqué par un important mouvement social qui secoue le pays depuis huit semaines.
Cette parenthèse étant refermée, Women e Life a choisi d’attirer votre attention sur María Carolina Schmidt Zaldívar, une femme politique chilienne, actuelle ministre de l’Environnement qui a présidé la COP25.

Mais avant tout, arrêtons-nous sur le climat de cette COP25.

Tout d’abord pour constater que cette Conférence des Parties signataires de la Convention Climat n’est parvenue qu’à un accord a minima, seuls 73 pays ne représentant que 10% des émissions de CO2, ayant fait part de leur intention de transmettre un plan d’action climatique amélioré.

De grands pays, champions de pollutions en tous genres, ont enfumé le dessein visant à lutter contre le réchauffement climatique.
Les Etats-Unis qui quitteront l’accord de Paris en novembre prochain, mais aussi la Chine ou l’Inde qui rejettent la responsabilité sur les pays développés qui doivent selon eux faire plus et respecter leur promesse d’aides financières aux pays en développement.
En dehors de l’Arabie Saoudite toujours très accrochée à son or noir, le Brésil et l’Australie sont accusés de vouloir introduire des dispositions décriées dans les règles sur les marchés carbone.

En réalité, seule l’UE fait figure de bonne classe après avoir acté à Bruxelles l’objectif de neutralité climatique d’ici 2020, la Pologne accrochée au charbon faisant jeu à part.

Il faudra donc attendre la COP26 qui se teindra à Glasgow, pour savoir si oui ou non les engagements visant à lutter contre le réchauffement climatique sont bien ancrés dans les politiques qui connaitront en 2020 quelques temps forts, notamment pour cause d’élections.

La tension est d’ailleurs montée d’un cran à Madrid, lorsque la présidence chilienne a présenté samedi le premier texte sur les ambitions climatiques, provoquant une levée de bouclier d’ Etats et non des moindres. D’où les prolongations imposées durant 40 heures avant la signature de l’accord final.

Jugé par beaucoup médiocre, insatisfaisant, sans ambitions dans son ensemble, la perspective d’un accord sur les règles des marchés carbone internationaux, dernier volet du manuel d’utilisation de l’Accord de Paris de 2015 a quant à elle été frappée d’un échec cuisant.

Quoi qu’il en soit, en sa qualité de présidente de la COP25, María Carolina Schmidt, a tenu à saluer les 11 pays qui ont mis en œuvre un processus interne pour renforcer l’ambition et l’ont inscrit dans leurs plans nationaux pour 2020, ainsi que le prévoit l’Accord de Paris.

Mme Schmidt a également indiqué que les 73 Parties à la CCNUCC ainsi que 14 régions, 398 villes, 786 entreprises et 16 investisseurs s’emploient actuellement à atteindre l’objectif de zéro émission nette de CO2 avant 2050. Une tendance qui tend à démontrer que les acteurs étatiques et non étatiques sont conscients qu’il faut prendre sans délai des mesures ambitieuses pour répondre au problème urgent du changement climatique.

Elle a tenu à se montrer confiante en déclarant : « Aujourd’hui, nous renforçons notre dynamique à l’échelle mondiale pour faire monter le niveau d’ambition. De plus en plus de décideurs et de dirigeants se joignent à cet effort afin de prouver que renforcer l’ambition des NDC est à la fois nécessaire et possible. Nous sommes ici pour écouter ce que les citoyens demandent à leurs dirigeants de faire. »
Mme Schmidt a également indiqué que le Chili et le Royaume-Uni conjugueront leurs efforts pour convaincre d’autres acteurs de rejoindre l’alliance d’ici à la COP26.

María Carolina Schmidt, est bien consciente des défis à relever et des enjeux pour l’humanité.
En dépit du résultat jugé décevant de cette COP 25, elle a néanmoins tenu à réaffirmer : « Il est temps d’agir !»

Mais qui est donc Maria Carolina Schmidt ?

En dehors de sa nomination en 2000 en qualité de directrice générale du magazine Capital, un poste qu’elle occupera pendant huit ans, elle fût nommée par la présidente Michelle Bachelet au conseil consultatif du président. Sa mission consistait à s’intéresser au travail des enfants et des femmes, dans le cadre d’un programme intitulé le «Chili grandit avec Vous « .

En mars 2010, Miguel Juan Sebastián Piñera Echenique, président de la République chilienne allait la nommer ministre-directrice du Service national des femmes.

Ensuite, d’avril 2013 à mars 2014, María Carolina Schmidt, a été ministre de l’Éducation.

En août 2018, elle a retrouvé les fonctions de ministre de l’Environnement dans le deuxième gouvernement du président Sebastián Piñera en se fixant un objectif clair décrit en ces termes : « L’action climatique et le développement économique ne fonctionnent pas sur des voies séparées « Et d’ajouter : « la seule façon de parvenir au développement durable est de considérer essentiel le respect de l’environnement et donc de tout mettre en œuvre pour assurer l’adaptation au changement climatique et donc réduire ses effets »

En prenant ses fonctions de ministre de l’environnement au sein du gouvernement chilien, María Carolina Schmidt, a vécu l’une des plus grandes crises environnementales du pays.

Une crise qui a notamment touché les communes de Quintero et Puchuncaví.

C’est alors qu’en décembre 2018, elle a fait du processus d’élaboration du Plan de Prévention et de Décontamination Atmosphérique pour les communes de Concón, Quintero et Puchuncaví, un large processus participatif l’une de ses priorités.

Un plan ambitieux qui vise la réduction des émissions des gaz à effet de serre des entreprises de la zone, notamment grâce à une supervision permanente de la Surintendance de l’Environnement, la refonte du réseau de surveillance et la gestion des épisodes critiques tout au long du année.

Dans ce contexte, elle a promu cette initiative au niveau régional, lors du dernier Forum des ministres de l’environnement d’Amérique latine et des Caraïbes, et au niveau mondial, à la COP24 de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.

María Carolina Schmidt, considère d’une grande pertinence les instances multilatérales pour résoudre les problèmes environnementaux mondiaux. C’est ainsi qu’en Pologne, lors de la COP24, fait sans précédent pour un secrétaire d’État national, elle a pris la tête des négociations du marché mondial du carbone.

L’engagement de cette femme en matière de lutte contre le dérèglement climatique est significatif. C’est d’ailleurs ce qui explique qu’elle ait présenté le Chili comme pays hôte de la COP25.

L’occasion d’affirmer : « Cela représente un énorme défi, que nous assumons comme un jalon historique qui nous permettra de continuer à progresser en tant que pays dans le développement durable et dans notre engagement pour l’environnement. »

Ses efforts et actions ne s’arrêtent pas là !

Dans le cadre des priorités de son administration, elle travaille intensément à l’élaboration de la loi-cadre sur le changement climatique; la mise en œuvre de la loi sur la gestion des déchets, la responsabilité élargie du producteur et la promotion du recyclage; la modernisation du système d’évaluation environnementale des projets et l’approbation du projet de loi qui crée le service de la biodiversité et des aires protégées; et du Projet de loi sur les délits environnementaux qui vise à prévenir de graves dommages au patrimoine naturel.

Promouvoir l’action climatique en tant que pilier de la politique de l’État chilien est l’objectif que María Carolina Schmidt s’est fixé.

En présidant la COP25, cette femme déterminée et exemplaire aurait mérité qu’un accord final salvateur digne de reconnaissance soit signé et qu’une salve d’applaudissements salue en tous points du globe son légitime combat.

Women e Life tenait à vous dire tout cela pour que vous sachiez que des femmes remarquables porteuses de vision d’avenir existent bel et bien.

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