ETAPE WOMEN FASHION PARISIENNE AVEC AZZEDINE ALAÏA

Cette superbe photo illustre à merveille qu’une déesse peut avoir un dieu dont la gent féminine dans son ensemble apprécie les pouvoirs.

Azzedine-Alaia-et-Elle-McPherson-par-Gilles-Bensimon-en-1986

Constatant que Women e Life ne compte que des femmes qui aspirent à la liberté et au beau, mais aussi quelques mannequins et stylistes motivées, j’ai estimé devoir m’arrêter sur l’exposition que l’Association Azzedine Alaïa met en honneur dans l’espace parisien du grand couturier franco-tunisien, 18, rue de Verrerie (Paris IVe) jusqu’au 20 janvier 2020.

Non que les talents féminins qui font aujourd’hui partager leur amour pour la mode et leur pouvoir de création sur leurs sites et réseaux sociaux, manquent d’imagination et de savoir-faire, mais simplement parce que le parcours de ce grand maître* a marqué à tout jamais l’univers fashion. Un exemple !

Pour se mettre dans l’ambiance, il faut tout d’abord pénétrer dans le décor parisien qui sert d’écrin à cette exposition.

Photo : Paris-bise-art

Avant d’être utilisé par le couturier, le local en question était un entrepôt du BHV, situé dans une rue derrière ce grand magasin. Rénové entièrement après son acquisition en 1988 par le couturier, puis décoré par le peintre Julian Schnabel – inspirateur et indéfectible ami du couturier rencontré un jour à New-York –  il compte deux bâtiments de plusieurs étages, séparés par une cour intérieure avec une verrière, utilisés depuis comme lieu d’exposition et de défilés de mode mais aussi de détente.
Magique !

Intitulée « Azzedine Alaïa, une autre pensée sur la mode, la collection Tati » l’exposition revient sur cette collection mythique faite de pantalons cigarettes, de blousons raccourcis, de grandes culottes et de brassières aux couleurs de Tati que les femmes s’arrachaient et n’ont finalement rien perdu de leurs pouvoirs.

L’enseigne Tati et ses iconiques carreaux bleus, blancs, roses, sont  à l’honneur.
En 1991, l’établissement populaire du quartier de Barbès, à Paris, collaborait avec la maison de couture.
Et les archives de cette fructueuse collaboration exposées depuis début juillet sous la lumineuse verrière de l’association créée en 2007 par Monsieur Alaïa ne peuvent que séduire.

L’occasion de revoir ou de découvrir les créations du défilé de l’été 1991 et une série de tableaux de Schnabel, peints à même la toile de bâche des stores Tati, aux couleurs de l’enseigne de Barbès dont les motifs furent source d’inspiration pour le couturier.

Alaïa était parvenu à faire très fort !
Olivier Saillard, historien français de la mode et commissaire de l’exposition, résume parfaitement le génie de ce couturier : « Si on avait donné à Azzedine Alaïa une nappe ou une serpillière, il en aurait fait une robe du soir ou une robe sexy en diable. Quand on sait couper, tout est possible »

A l’époque, dans la rue, les filles portaient fièrement leur tee-shirt Tati signés  Alaï, acheté trois sous à Barbès.
L’occasion de retrouver le légendaire pied-de-coq rose qui se déclinera sous différentes couleurs.

L’un des grands mérites d’ Azzedine Alaïa est également d’avoir su démocratiser la mode et donc de rendre accessible au plus grand nombre de femmes ses créations.

Il faut aller voir cette belle exposition ponctuée des tableaux géants de Julian Schnabel.

Qu’il s’agisse d’Azzedine Alaïa, comme de Pierre Cardin, André Courrèges, Yves Saint-Laurent, Salvatore Ferragamo, Karl Lagerfeld… des dieux de la mode ont su révolutionner l’univers Fashion en soignant le style, l’élégance, le charme des femmes pour l’éternité.

Ces talents de la haute-couture et du prêt-à-porter ont parfois pu croiser en chemin des déesses de la mode qui à l’instar de Coco Chanel, Carolina Ferrera, Sonia Rykiel entre autres, ont toujours su rivaliser d’ingéniosité.
Aujourd’hui, la nouvelle génération de stylistes s’illustre notamment à travers Stella McCartney, Victoria Beckham… qui entretiennent un mouvement que rien ne peut arrêter, entrainant dans leur sillage des jeunes femmes et hommes aux idées aussi originales que lumineuses.
Une chance inouïe en termes de créations qui permet d’ouvrir les yeux sur un art vivant partagé avec plaisir.

A celles et ceux qui pensent que l’univers de la mode est impénétrable, l’Association Azzedine Alaïa offre avec le précieux concours d’ Olivier Saillard, commissaire de l’exposition, un espace dédié  à un temps fort de la mode féminine dont on ressort la tête pleine d’étoiles. Sacré Alaïa, sacré pouvoir !

*Azzedine Alaïa est décédé le 18 novembre 2017

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