SUR FOND DE CONJONCTURE ECONOMIQUE L’ENTREPRENARIAT FEMININ CHERCHE A SE DEVELOPPER

A la veille du 1er mai, jour de la fête du travail qui vous vaudra peut-être de bénéficier d’un jour férié à l’instar de certains de nos voisins européens, c’est avec deux brins d’information que Women e-life a voulu fleurir sa programmation.

Le premier est à plonger dans le PIB qui selon la première estimation de l’Insee aurait progressé de 0,3% au premier trimestre en raison d’un rebond de la consommation en biens qui s’est redressée de 0,2% (après avoir reculé de 0,6%) tandis que celle de services est restée dynamique (+0,5% après +0,6%).

Ce maintien de la croissance française s’explique également par le niveau élevé des investissements qui ont progressé de 0,3%, portés par l’investissement des entreprises (+0,5% après +0,4% fin 2018)
Quant au chômage, il poursuivrait sa décrue avec un taux de 7,7%.

Certes, ce n’est pas l’Amérique, les Etats-Unis allant de record en record.

Mais force est de constater que la France s’en sort bien par rapport à ses partenaires européens, ce qui permet au ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, de préciser «Nous devons continuer à gagner en compétitivité».

Il est vrai que la cueillette de ces bonnes nouvelles ne permet pas de considérer que la France encore fragile, s’apprête à connaître un épanouissement spectaculaire cette année, tant la présence d’herbes folles et autres parasites provenant d’un peu partout peut contrarier le climat économique.
De plus, les nombreuses mesures annoncées par nos grands Jardiniers mettront inévitablement quelques temps avant de produire leur plein effet.

D’où l’intérêt de revenir dans un deuxième temps sur le sondage OpinionWay pour France Active réalisé du 20 au 21 mars 2019 qui a entre autres voulu savoir quel regard les 18-30 ans portent sur l’entrepreneuriat.

L’occasion de mesurer si les jeunes femmes sont aussi battantes que leurs homologues masculins en la matière.
Car de jeunes pousses le pays à grand besoin.

Toutefois, les jeunes femmes sont moins nombreuses que les jeunes hommes à se déclarer prêtes à entreprendre.
En effet, 38% des femmes interrogées affirment qu’elles aimeraient créer leur propre entreprise contre 48% des jeunes hommes.

Pourtant comme en témoignent les dernières données du Bureau International du Travail, en France, entre 2015 et 2016, le taux d’activité des femmes de 15-64 ans a augmenté davantage (+ 0,3 point) que celui des hommes (+ 0,1 point) pour atteindre respectivement 67,6 % et 75,4 %.

Autrement dit, même si des différences apparaissent selon les pays, nous nous situons dans la moyenne des pays membres de l’UE.

Mais l’activité est une chose, l’entreprenariat en est une autre !

Ce n’est pas l’envie de se lancer dans l’aventure de la création d’entreprise qui fait défaut chez les jeunes femmes. Pour preuve, en France, plus de la moitié déclare avoir envie d’entreprendre. Cependant, seul 1/3 d’entre elles ose franchir le pas. Comment expliquer ce phénomène ?

Tout d’abord comparée à celle des hommes leur vision de l’entreprenariat diffère assez sensiblement et leurs craintes récurrentes ne sont pas totalement injustifiées.
C’est d’ailleurs pour répondre à leurs légitimes préoccupations que de nombreuses fondations et associations oeuvrent afin de lever les freins propres à l’entrepreneuriat féminin, et favoriser l’égalité des chances hommes/femmes face à l’entrepreneuriat.

Pour la moitié des femmes interrogées, c’est un accompagnement concernant le financement dû à la crainte d’endettement qui arrive au premier plan. Ensuite vient l’appartenance à un réseau professionnel, l’ équilibre vie professionnelle vie privée faisant également partie des préoccupations majeures.

Les jeunes femmes désireuses de créer leur propre affaire ont leurs secteurs de prédilection : culture, santé, action sociale ou encore l’environnement.
Chez les jeunes hommes : nouvelles technologies, commerce, et marketing sont privilégiés.

En réalité ce qu’explique Fanny Gérôme, directrice du développement de France Active résume clairement la situation : « Les jeunes femmes sont plus motivées par le côté utile de l’entreprenariat que par la question de l’argent »

N’allez pas en déduire que ces dernières sont totalement désintéressées et que le bénévolat est leur sacerdoce.
Mais elles ont visiblement une autre vision de ce qu’il leur serait bon de faire.

D’où une tendance à s’orienter vers un nouveau paradigme économique à vision systémique. Une économie circulaire où les notions d’économie verte, d’économie de l’usage, d’économie de la fonctionnalité, d’économie de la performance et d’écologie industrielle deviennent aussi bénéfiques qu’incontournables.

C’est sans doute ce qui explique que parmi les jeunes femmes interrogées dans le cadre du sondage OpinionWay pour France Active, 64% voient l’entreprenariat un moyen efficace de faire bouger les choses dans la société. C’est à se demander si ces dernières n’ont pas compris et intégré dans leur logiciel la nécessité de repenser notre mode de fonctionnement.

De l’obligation que nous avons d’en finir avec un consumérisme né dans les années 60, et de la nécessité d’offrir une alternative visant à donner aux consommateurs un rôle actif au niveau économique et social.

C’est peut-être par l’entreprenariat féminin qu’un nouveau monde s’apprête à naître. Ce qui ne signifie pas que nombre d’ hommes ne partagent pas le même sentiment.

NB : Histoire de constater que les hautes technologies n’échappent pas aux jeunes femmes, l’article publié dans la Tribune de l’économie montre que tout est possible. Pour en savoir plus, cliquez sur ce lien https://www.latribune.fr/technos-medias/concours/trois-femmes-en-route-vers-le-succes-815025.html

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