LUTTE CONTRE LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE REFLET D’INCOMPREHENSION ENTRE GENERATIONS


Sauf à ce que les Marches du siècle organisées notamment ce samedi viennent infirmer ce que laisse entendre le titre de cette chronique, un curieux sentiment ressort à la lecture des commentaires de lecteurs et lectrices d’articles consacrés aux manifestations mondiales organisées vendredi par la jeunesse.

Collégiens, lycéens et étudiants qui se mobilisent pour dénoncer les graves conséquences que menace d’entrainer pour eux et les générations futures l’inaction des Etats et gouvernements en matière de lutte contre le réchauffement climatique se heurtent  en effet au fatalisme de nombre de leurs aînés.
D’où l’intérêt de la demande expresse adressée par la jeune génération aux responsables politiques d’agir concrètement et rapidement au regard des risques récurrents.

Or les commentaires émanant visiblement d’un public adulte,consultables sur les médias en ligne, qualifient le plus souvent la question Climat de supercherie, de mensonge éhonté.
A tel point qu’on finit par se demander si ces derniers « démocrates dans l’âme » ne se rangent pas du côté de Donald Trump qui a refusé de signer l’Accord de Paris.

Qualifiés entre autres d’ignares, de victimes de manipulations…, les jeunes qui expriment leurs revendications en prennent pour leur grade.

Les propos tenus par ces adultes sont démonstratifs du fossé qui les sépare de la jeunesse, nombreux affirmant :  » Ils cherchent par ce biais à se divertir, se faire des potes voire plus si affinités »…  » Ils en profitent pour sécher les cours »…  » En manifestant , ils souhaitent se faire remarquer et créer le buzz via les réseaux sociaux. »

De plus, certains commentateurs n’hésitent pas à défendre, façon professeur Knock, l’idée selon laquelle nous sommes en réalité en pleine période interglaciaire. Autrement dit, les phénomènes observés sont on ne peut plus naturels et on ne peut rien faire pour lutter contre. Les jeunes n’ont rien compris. Ils ont tout à apprendre !

Qu’il s’agisse de l’élévation notable des températures, de la fonte de banquises, de la disparition de glaciers comme d’ espèces végétales et animales, ou encore de la montée du niveau des océans, d’inondations ravageuses à répétition, de l’intensification de la désertification en certains points du globe: rien de plus normal !
Nous sommes en effet selon ces « adultes », fins connaisseurs de tout l’Univers dans une période interglaciaire qui peut durer plusieurs milliers d’années.

Le message adressé aux jeunes est donc péremptoire : « Retournez à vos études, apprenez et arrêtez d’emmerder vos parents et les personnes âgées qui ont bien d’autres soucis en tête en dehors d’indispensables voyages longue distance. »
Ils vont même jusqu’à affirmer : « Cette histoire de réchauffement climatique est pure foutaise ! »
De là quelques conseils prodigués à la jeunesse : « Si vous voulez montrer l’exemple commencez par arrêter de boire du Coca, et jetez vos smartphones ! »

Que faut-il déduire de ces prises de position critiques et fatalistes ?

Que ces détracteurs d’actions en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique continueront comme avant et surtout ne changeront rien à leurs bonnes mauvaises habitudes.
Qu’ils resteront accrochés aux énergies fossiles aussi longtemps que possible et n’hésiteront pas à aller au charbon si ce retour en arrière s’avère financièrement plus intéressant.

Qu’ils en resteront à ce qui a le mérite d’exister quitte à polluer, la mobilité électrique notamment étant présentée comme une tocade ?

Ils circuleront en bagnole, surtout en ville.

Ils balanceront leurs déchets plastiques quitte à créer des îles artificielles imputrescibles à la surface des océans.
Ils continueront à manger de tout, et privilégieront ce qui vient de loin en toute saison.
Ils prendront toujours le même plaisir à avaler les pesticides qui facilitent le transit intestinal.
Ils mettront un peu plus de détergents pour nickel partout, y compris dans le jardin.
Ils trouveront la neige artificielle de bien meilleure qualité et apprécieront de skier en tee-shirt été comme hiver.
Ils verront dans la disparition des glaciers le sort réservé à des vestiges du passé.
Ils climatiseront leur espace privatif, histoire de maintenir une température convenable.

Jamais ils ne liront les rapports sur l’environnement émanant de scientifiques du GIEC de l’OCDE de l’ONU.
Selon eux, il s ‘agit d’un vrai bourrage de crâne écrit par des illuminés. De grands enfants qui jouent les Cassandres en laissant croire qu’ils peuvent changer le monde.

Cette chronique se devait de conclure par une série de messages destinée aux jeunes : « T’as pas l’âge pour comprendre ! « « Va de coucher si tu n’as rien de mieux à faire !» « Laisse tes parents tranquilles : ils bossent pour assurer ton avenir !»

Sans oublier ce dernier conseil pratique : « N’oublie pas d’éteindre la lumière avant de s’endormir !«

Face à cette incompréhension, on comprend que la jeunesse puisse parfois perdre patience et entende faire prendre conscience aux ainés des enjeux !

Il ne reste plus qu’à espérer, du moins en France, qu’un jeune président partage les inquiétudes et demandes d’actions que la jeunesse exprime au vu des menaces que fait peser le réchauffement climatique sur son propre avenir et celui des générations futures.

Il est effectivement impératif et urgent que la transition écologique et solidaire s’inscrive dans un large cadre économique, social, environnemental pour que de véritables solutions soient sans plus tarder mises en oeuvre afin d’offrir de réelles perspectives d’avenir encourageantes pour tout le monde.

Terminons par une info météo en ce 16 mars 2019 à 15H : la température est de 18°C à l’ombre et de 28°C au soleil en Normandie. De quoi se plaint-t’on ?

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