QUAND GRETA THUNBERG COLLE UN SPARADRAP « CLIMAT » A JEAN-CLAUDE JUNCKER

Agé de 64 ans, Jean-Claude Juncker, Président de la Commission européenne depuis 2014, a eu un petit côté capitaine Haddock lors de sa rencontre avec Greta Thunberg, nouvelle icône de la lutte contre le réchauffement climatique.

Il est vrai que cette très jeune Suédoise militante a su à hauteur de ses seize printemps, coller à ce dernier un sparadrap, lors de son discours, le 21 février, devant les dirigeants européens au Parlement européen.

Alors que près de 11.000 jeunes foulaient le pavé à Bruxelles en scandant «On est plus chauds que le climat», la température a grimpé de plusieurs degrés au cœur de l’institution représentant les peuples des États membres de l’Union .

Il est vrai que Greta Thunberg ne mâche pas ses mots lorsque déclare tout de go : « Vous dites que vous aimez vos enfants plus que tout, mais vous détruisez leur futur devant leurs yeux.»

Fin janvier, elle avait déjà fait sensation au Forum économique mondial de Davos en dénonçant sans ambages la conduite peu écologique des politiques ayant affrété quelques centaines d’avions pour assurer leurs déplacements : «J’estime qu’il est insensé que des personnes qui discutent notamment ici du dérèglement du climat, arrivent en jet privé. »

A Bruxelles, en écoutant Greta, Jean-Claude Juncker ne s’est pas montré très chaud. Il a même affiché une certaine condescendance en s’en tenant à des propos sibyllins teintés de paternalisme. Une attitude propre à illustrer une authentique fracture générationnelle et une totale déconnection au vu des dérèglements climatiques qui menacent les générations à venir et surtout l’humanité entière.

En marge des manifestations pacifiques et bon enfant qui sont organisées dans de nombreuses capitales bien au-delà du seul Vieux Continent, la jeunesse se mobilise sur un défi majeur.

Bien que visiblement déterminée à faire entendre raison aux chefs d’Etats, mais aussi aux différents acteurs de l’économie, la jeune génération sait qu’elle aura du mal à se faire comprendre en dépit de la légitimité de son combat qu’une large majorité d’adultes partage néanmoins comme tendent à le montrer les sondages d’opinion.

Faut-il encourager l’organisation de manifestations, de débats citoyens, de pétitions, voire des grèves pour le climat pour que les raisons de la colère d’une génération qui a conscience de la nécessité d’agir rapidement concrètement pour éviter le pire, soient véritablement prises en considération ?

C’est malheureusement aux adultes très souvent accrochés aux vestiges du passé que la question sera éventuellement posée.
Sauf à ce que la jeunesse parvienne à convaincre du caractère fondé de ses priorités et aspirations en faveur d’un nouveau monde.

Toujours est-il qu’alors que deux mille lycéens ou étudiants se sont réunis vendredi à Paris pour la deuxième édition française d’une grève estudiantine pour le climat, Greta Thunberg, qui a initié le mouvement en août en quittant les bancs de son lycée de Stockholm pour aller manifester devant le Parlement, a été reçue à sa demande à l’Elysée par Emmanuel Macron.

Le sparadrap « climat » ne saurait déplaire au président de la République française qui a son slogan :  » Make Our Planet Great Again  »

Transition énergétique et cap écologique sont bien les deux affaires du siècle qui vont coller à la peau de l’Humanité. Des préoccupations qui s’appuient désormais sur des arguments ad hoc.

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