FASHION WEEKS OU COMMENT NE JAMAIS AVOIR A SE PASSER DE MODE

Après la Fashion week de New-York qui s’est terminée le 14 février, suivront dans le fil de l’actualité celles de Londres, Milan, puis Paris du 28 février au 5 mars.

Véritables vitrines mondiales des dernières créations et tendances de la mode féminine en cette période de l’année, ces évènements ne sont pas sans ressembler aux Cars exhibitions qui de Détroit à Genève en passant par Paris, ShangaÏ, Frankfort affichent les berlines, coupés, cabriolets et autres SUV dernier cri des firmes automobiles mondiales.

Toutefois, la comparaison s’arrête là !

Si les nouveaux modèles exposés par les constructeurs automobiles font également appel à des créateurs, designers qui recourent à divers matériaux pour assurer leur fabrication, ces derniers ne connaissent pas la même fin tragique.
Nombreux sont d’ailleurs ceux qui peuvent regretter que les superbes créations automobiles ne soient pas à l’instar des créations vestimentaires vouées à finir en déchets carbonisés. A n’en pas douter, il y aurait preneurs !

Quoi qu’il en soit, ces deux secteurs d’activité fort différents, présentent un point commun. Celui de rassembler en de mêmes lieux des grandes marques à la réputation internationale parfois ancestrale, mais aussi d’authentiques start-ups venues des cinq continents qui rivalisent d’ingéniosité et d’originalité pour capter l’attention de leur public toujours friand de formes et de caractéristiques techniques innovantes.

Mais revenons aux Fashion weeks qui se suivent et traduisent une perpétuelle volonté de renouvellement des tenues et accessoires vestimentaires.


Objectif : surprendre et satisfaire un marché en demande de nouveauté permanente. Mais il y a un hic !

Tout allait pour le mieux dans ce meilleur des mondes de la mode jusqu’à ce que les tonnes de déchets textiles générées par l’industrie de la mode, l’une des plus polluantes, provoquent une réaction bienvenue et surtout prometteuse.

Aussi, depuis deux ans, à New-York, une association se mobilise contre cet immense gâchis textile.

Baptisée FabScrap, cette association à but non lucratif a été fondée par Jessica Schrieber. Une femme dont il est intéressant d’observer le parcours professionnel puisqu’elle travaillait auparavant pour le département de l’assainissement de New York en tant que responsable principale du Bureau du recyclage et de la durabilité.
C’est d’ailleurs ce qui l’a conduit à participer au lancement puis à la gestion des contrats de recyclage de vêtements électroniques et de déchets électroniques de NYC.

Jessica s’est associée à Camille Tagle, une créatrice de vêtements de soirée également choquée par la quantité de déchets de tissu produit par l’industrie du design de mode. Elle s’est ainsi vue confier la direction du recyclage et de la réutilisation des tissus collectés par FabScrap.

L’association a ainsi établi un partenariat avec quelque 250 marques de prêt-à-porter et de nombreux ateliers de couture.
En 2018, Fabscrap a récupéré quelque 68 tonnes de tissus.

Des camions FabScrap ramassent les restes des studios de design en utilisant des sacs réutilisables et biodégradables. Et désormais tous les déchets de tissu collectés par FabScrap sont un sous-produit de l’industrie du design de mode à New York qui affiche ses créations et modèles lors de Fashion weeks. Ca pourrait même devenir très tendance !

Car comme il est possible de le constater le recyclage des déchets textiles est en mesure de répondre aux tendances du marché du paraître, du style et de l’élégance du moment. On ne vous dira jamais que la superbe robe de soirée du plus bel effet ou l’ensemble du même acabit a été réalisé à partir de déchets textiles. Du moins pour le moment !

Car le monde de la mode n’échappe pas à la pression croissante d’en faire plus pour l’environnement.
C’est la raison pour laquelle Fabscrap fournit à ses clients, sur une base annuelle, des informations sur le nombre de kilos recyclés à partir de leurs déchets, et sur la réduction des émissions de CO2 correspondante.

Les entreprises peuvent ensuite utiliser ces chiffres pour faire valoir leurs efforts de protection de l’environnement. Le travail de tri est effectué principalement par des bénévoles.

Comme le précise une consoeur qui s’est penchée sur la question recyclage en échange de trois heures de travail, ces derniers peuvent emporter gratuitement 2,5 kilos de tissu, et acheter des kilos supplémentaires moyennant sept dollars le kilo: un prix cassé. De plus, ces déchets textiles facturés dix dollars le kilo intéressent d’autres amateurs : étudiants d’écoles de mode, artistes, amateurs de couture aux moyens limités.

Les tissus trop petits sont réutilisés notamment dans la fabrication d’isolants thermiques, de bourrage pour matelas ou de couvertures pour les déménagements.

Quant aux morceaux de Lycra, impossibles à broyer, ils s’avèrent fort utiles pour remplir notamment des sacs de frappe.

Résultat globalement 54 % des tissus collectés sont recyclés, 41 % revendus et seulement 5 % finissent à la décharge.

Grâce à cette démarche écologique mode et prête à porter partout dans le monde, les tonnes de déchets vouées jusqu’ici à l’incinération « en cachette », trouveront une seconde vie très fashion, évitant du même coup la pollution de cours d’eau, de sols et de l’air .
De quoi adopter une nouvelle devise : « Recyclé il en restera toujours quelque chose »

Dans bien d’autres pays que les Etats-Unis des initiatives du même type sont prises, notamment en France.

Un bel avenir des collections de mode et de prêt-à-porter mais aussi d’accessoires se dessine pour le plus grand bien de l’humanité  et le plus grand plaisir des femmes !

De quoi inspirer créateurs de mode, couturiers et Maisons de haute-couture qui cherchent à se montrer tendance.

La planète qui se réjoui d’avance, compte d’ailleurs se parer de très belles couleurs au cours des saisons printemps-été comme automne-hiver dés cette année.

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